Camargue-Est
Par D(M)F le mercredi 19 avril 2017, 10:49 - Lien permanent
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Ces temps-ci, le Mistral souffle avec vigueur, de par ici. Hier une rafale nous a entraînés vers le sud, avec la Pseudojeep, jusqu’à la Camargue, la Camargue de l’est du Vaccarès...
Ces temps-ci, le Mistral souffle avec vigueur, de par ici. Hier une rafale nous a entraînés vers le sud, avec la Pseudojeep, jusqu’à la Camargue, la Camargue de l’est du Vaccarès que d’aucuns connaissent pour y aller faire la fête en pays sauvage, mais nous non, ou peu, allant plus souvent vers le Vaccarès-Ouest, Cacharel et les Saintes-Maries, que ma Marie aimait bien.
Nous voici donc en Camargue-Est, passé le mas du Grand Romieu (du nom du très riche arlésien Jean de Romieu qui acheta un mas sur ces terres en 1417).
L’étang de Vaccarès est là, petite mer sans profondeur (2 m) plutôt qu’étang, puisqu’il fait, en gros, douze km d’ouest en est et cinq du nord au sud, pour 65 km2, soit beaucoup plus que le lac d’Annecy (28 km2) ou que le lac du Bourget (45 km2), et que son eau est un peu salée : saumâtre.
Quand le vent souffle ainsi à 90 km/h, rendant la démarche titubante, fouettant les herbes et les branches dans un tintamarre, la surface de l’étang se couvre de vagues écumantes que les sternes naines frôlent dans leurs incessants loopings :
(Vue image par image de la vidéo d’une sterne naine volant dans le mistral au-dessus du rivage du Vaccarès.
N.B. les vidéos sont des fichiers trop volumineux pour être publiées sur le blog, ce qui est bien dommage, parce que les photos ne savent pas rendre le mistral : tout y a l’air calme et serein, alors que tout est furieusement agité et bruyant.)
Au bord du Vaccarès, les seuls arbres – plus ou moins décharnés – sont des tamaris de Camargue, qu’on appelle ici « gacholos » :
D’étranges plantes décorent ses rives :
Le Vaccarès est le cœur d’un système hydraulique qui profite de la grande quantité d’eau qu’il contient : il permet de réguler le niveau des eaux – de l’assèchement total au remplissage – des très nombreux étangs, lagunes, sansouïres et « baisses » (étangs situés sous le niveau de la mer) qui le séparent de la mer, reliés entre eux par des « gazes » (« gaso », c’est-à-dire « gué » ou « passage ») et par des canaux équipés de martellières anciennes :
ou neuves :
Si certains canaux relient les étangs entre eux :
d’autres, s’écartant des étangs, irriguent les terres, dans un environnement cultivé, moins sauvage :
L’iris des marais, en fleurs en cette mi-avril, en orne parfois les rives :
On y voit même de figuiers (précoces !) penchés sur l’eau :
(N.B. : Les feuilles du figuier ne sont pas très reconnaissables parce qu’elles sont pliées par le vent, mais les figues sont bien visibles.)
Dans les terres, la végétation est plus variée, des mas s’abritent dans des bosquets, et aussi une petit chapelle munie d’un cadran solaire, à côté du mas de Saint-Bertrand :
Mais retournons du côté des étangs, là où le mistral souffle à décorner les lyres des taureaux camarguais. Un pont aléatoire permet de poursuivre la balade de l’autre côté d’un canal :
Le sol est par endroits salé :
Une piste mène au bout du monde (qui s’appelle ici Beauduc) :
parfois envahie par l’eau que pousse le vent :
parfois rongée par l’eau déferlante :
parfois protégée par des poteaux de bois où se perchent des galets, comme des oiseaux, dont certains curieusement superposés :
Et puis on rencontre des déserts où de lointains point blancs sont des flamants roses :
qui prennent leur envol en escadrilles, progressant laborieusement vent debout :
(N.B. : Prendre des flamants en vol, avec un bête téléphone sans téléobjectif est une gageure, surtout qu’ils ne passent pas toutes les minutes ! De vrais photographes hantent les spots à flamants avec des trépieds et de vrais appareils photo, équipés d’objectifs géants.)
Pour finir, voici en vrac et en rab quelques paysages supplémentaires de cette Camargue-Est :
Bises.
d.
P.S. : Malgré ce qu’on pourrait croire, aucune des photos de cette balade ne montre la mer : on n’y voit que des étangs, Vaccarès, bien sûr, et aussi le Fangassier, le Grand Rascaillan et le Gallabert.
Après cette balade dans le mistral et les embruns salés/sablés, je me suis retrouvé avec la coiffure de Nikola Tesla lorsqu'il expérimenta sur lui-même le passage d'un courant de 12000 volts à travers le corps, et la Pseudojeep, propre au départ, ressemblait une fois séchée à un 4 x 4 du Dakar :
3 commentaires
Fille du Sahara et de ses chotts, je suis impressionnée par ce désert mouillé.
Merci pour cette superbe balade.
M.
Belle balade au delà du diable Vauvert, ces paysages d'un bout du monde valaient bien un coup d'œil de lynx dans le cyclone.
aaah ! notre bout du monde !
content que tu en ai expérimenté la sauvagerie
Bises,