Avertissement : Las ! Ici encore, comme précédemment, il vous faudra supporter des hauteurs d’interlignes et des retraits de paragraphes non maîtrisés. Sob (comme disent les anglophones).


Après les quatre journées parisiennes, pleines de découvertes, partagées avec nos petites-filles,

  • (narrées dans notre précédent billet)

il nous reste à mettre le cap au sud pour nous en retourner d'où nous venons.
Pas question cependant de baguenauder sur deux jours comme à l'aller. Le retour se fera en une seule journée. Toutefois, afin de ne pas s'étrécir l'esprit à ne suivre que des itinéraires autoroutiers archiconnus et aveugles à l'imprévu, nous passerons par l'autoroute de l'Arbre

  • (qu'on appelle aussi A77)

qui possède le double avantage de faire quitter Paris rapidement dans la bonne direction et de ne mener nulle part, puisqu'elle s'achève à Sermoise-sur-Loire, dans la Nièvre.
De là, une cinquantaine de kilomètres suffisent pour rejoindre Moulins, son bistro « Au Goût du jour » situé rue de Bourgogne, et cette authentique fontaine Wallace,

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  • (Rappelons que Richard Wallace – 1818-1890 – était un richissime collectionneur d'art anglais vivant principalement à Paris qui proposa à la Municipalité de financer la construction de fontaines publiques tout en fonte
    • ((suivant deux modèles :
      • (((Le nombre de modèles de fontaines conçues et financées par Wallace et réalisées par Charles Auguste Lebourg varie, suivant les auteurs, de deux
        • ((((Caroline Lorang, Les fontaines Wallace (1872-2012) : hygiène, esthétique et patrimoine, dans la revue Sociétés & Représentations, volume 34, N° 2, Paris, Publications de la Sorbonne, 2012, p. 213-227.))))
      • à quatre
        • ((((Article Fontaine Wallace de Wikipédia.))))
      • car la Ville de Paris créa d'autres modèles sur la lancée de ceux de Wallace, rendant difficile l'attribution des authentiques à leur auteur.)))
    • - la célèbre fontaine aux quatre cariatides,
      • (((comme ci-dessus, où il est impossible de remplir un seau,
        • ((((la Ville ne voulant pas concurrencer le développement des abonnements payants au réseau d'eau courante desservant directement les logements))))
      • puisque l'eau coule au milieu de la barrière formée par les cariatides, qui ne peut laisser passer qu'un petit récipient
        • ((((jusque dans les années cinquante, deux petits gobelets en étain accrochés par une chaînette à la fontaine permettaient de boire))))
      • de la taille d'un verre)))
    • - et une fontaine en applique dont on ne connait qu'un seul exemplaire, le long du mur du Jardin des Plantes, au début de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire))
  • car il souhaitait que le soir après l'turbin l'ouvrier parisien ne se désaltère plus, lors de ses itinérances, chez le marchand de vin, mais aux fontaines d'eau fraîche.)

sise à l'angle du cours Jean-Jaurès, la mode de ces fontaine parisiennes ayant essaimé dans toute la France, et même à l'étranger.
De Moulins dont on s'éloigne, en évitant la galvaudée N7, par la D989, on arrive à Jaligny-sur-Bresbre

  • (car on a bêtement oublié de tourner à droite trois-cent mètres avant,)

dont le château manque de recul

  • (si
    • ((dans le respect des lois et règlements))
  • on se contraint à ne pas violer quelque propriété privée)

pour pouvoir en prendre un portrait satisfaisant :

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De retour sur le droit chemin, on frôle La Palisse et Roanne, on contourne le centre de Saint-Étienne et on attaque la montagne du massif du Pilat par la route dite « montée Vélocio »

  • (qui est aussi le nom de la course cycliste qui l'emprunte et réunit chaque année depuis 1922 de très nombreux participants,)

où on s'enfonce dans le froid et la neige fondue

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pour atteindre le col de la République

  • (qui s'appelle aussi « Col de Grand-Bois »)

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haut-lieu

  • (tant par l'altitude que par la renommée)

de la vélocipédie.

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Là, nous nous arrêtons afin de célébrer, malgré les mauvaises conditions météorologiques, la mémoire du grand Paul de Vivie – 1853-1930 –, « apôtre de la polymultipliée », surnommé « Vélocio »

  • (d’où le nom de la route qu'il fréquenta et de la course, à la première édition de laquelle il participa malgré son grand âge,
    • ((il avait 69 ans en 1922))
  • arrivant premier de la catégorie des 60-70 ans).

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Paul de Vivie

  • (en l'honneur duquel a été érigée en 1931
    • ((soit un an après sa mort))
  • la stèle du col de la République ci-dessus)

fut l'un des premiers promoteurs du cyclotourisme, dès la fin du XIXe siècle à Saint-Étienne, où il avait fondé en 1886 l'Agence générale vélocipédique

  • (où il vendait des bicyclettes de sa conception
    • ((Toute sa vie, Vélocio travailla à la mise au point de changements de vitesse pour vélos – la polymultiplication –,
      • (((La « multiplication » par chaîne passant par deux pignons de taille différente avait été inventée vers 1878 par un M. Rousseau, de Marseille,
        • ((((Voir L. Baudry de Saunier, Le Cycle théorique et pratique, Paris, Librairie illustrée, 1893, p. 116-118.))))
      • pour lutter contre la tendance générale à augmenter la distance parcourue par tour de pédale en exagérant le diamètre de la roue motrice des bicycles, habituellement la roue avant, commandée par les pédales directement fixées sur son axe.)))
    • dont différents systèmes
      • (((En 1913, Vivie décrivit bon nombre de ces systèmes dans un article
        • ((((P. de Vivie, La Bicyclette hors du Salon, dans la revue Touring-Club de France de mars 1913 p. 116-120.))))
      • où, après avoir passé en revue la « bicyclette Tour de France »
        • ((((utilisée par les coureurs sur route et par la plus grande partie du public à leur suite, et dont la roue arrière est dotée de deux pignons d'inégale denture situés de chaque côté, nécessitant de retourner la roue pour changer de démultiplication,))))
      • puis la « bicyclette de route »,
        • ((((utilisée aussi par de très nombreux adeptes, et qui « est, avant tout, très élégante ; tous les détails sont soignés à l’extrême et, quand on la polymultiplie, on se garde bien de lui imposer autre chose qu’un moyeu à engrenage, afin de ne pas détruire la ligne, la silhouette impeccable », ce qui ne permet pas plus de trois pignons de taille limitée,))))
      • il en vient à sa bicyclette favorite, bien que peu répandue, la « bicyclette de voyage » dont il expose les variantes, notamment les « polycyclettes » fabriquées par Terrot
        • ((((« la bi-chaîne T. C., la Rétro-directe à ligne de chaîne correcte, seule ou combinée avec le moyeu à deux vitesses Terrot, supérieur aux moyeux anglais, la lévocyclette, le modèle H à déplacement mécanique de la chaîne, préférable, à [son] avis, par la précision, la sûreté de la manœuvre, à tous les whippets, où la chaîne déraille au lieu d’être soulevée, »))))
      • ou par Magnat-Debon.)))
    • se faisaient alors concurrence))
  • ou provenant d'autres faiseurs, notamment anglais,)

et, l'année suivante, la revue Le Cycliste forézien, vite abrégée en Le Cycliste tout court.

Paul de Vivie – Vélocio – est mort des suites d'un accident survenu le 27 février 1930 à Saint-Étienne : un tramway l'a renversé devant chez lui.

La carte postale ci-dessous le représente au centre de ses partisans en cyclo-tourisme, au sommet

  • (ou plus précisément à cinq-cents mètres après le sommet, en venant de Saint-Étienne, où se tient encore aujourd'hui
    • ((bien qu'amputée de sa partie droite, à partir de l'auvent))
  • l'Auberge du Grand Bois, au lieu-dit Les Trois croix, sur la commune de La Versanne)

de la côte, d'une dénivellation de 565 mètres et de 13 kilomètres de long

  • (qui était son parcours préféré pour tester les polymultipliées)

allant de Saint-Étienne au col de la République, ou de Grand-Bois, qu'on appelle « Montée Vélocio » :

Paris_3_7.jpg
(Merci à l'excellent site http://www.disraeligears.co.uk pour cette carte postale et pour les informations détaillées et historiques sur les dérailleurs qu'il propose.)

Passée l'Auberge du Grand Bois, la route commence à redescendre vers le Rhône qu'on domine à Serrières :

Paris_3_8.jpg

avant de le traverser

  • (en deux temps, car il enjambe l’île de la Platière)

pour rejoindre Chanas, entre Vienne et Valence, d'où les autoroutes A7 et A9 nous conduiront at home, pile pour l'apéro

  • (ce qui referme cette parenthèse parisienne de la fin octobre 2018).

Bises.


d.