Le mont Ventoux, dont le sommet éternellement blanc se voit de toute la région, est un endroit charmant quand les conditions météorologiques sont exceptionnelles. Car ici, la règle, c’est de la neige plus de 140 jours par an, du brouillard plus de 200 jours par an, et surtout du vent à plus de 90 km/h 240 jours par an, avec des pointes fréquentes à plus de 200 km/h, dont le record, en novembre 1967, a été de 320 km/h (un TGV à fond !).
Mais en cette mi-juin, par un jour ensoleillé sans mistral, je me suis pensé que l’occasion était favorable.
D’autres ont eu semblable idée, notamment nombre de pédaleux de toutes nations qui, à la limite du malaise, grimpaient les pentes très pentues en plein cagnard à la force du mollet, encouragés ou soutenus par quantité d’entraineurs et de soigneurs encamionnettés. Leur haute densité bloquait aussi bien les bistrots que les abords mêmes du sommet.
Dédaignant les surbondés chalets Liotard et Reynard (de part et d’autre du sommet, à environ 6 km) ainsi que la brasserie Le Vendran (juste sous le sommet), j’atteignis néanmoins le sommet, me frayant parmi les foules une voie, à coups de pare-buffle virtuel.

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La construction sommitale, qui loge tout au long de l’année des militaires de l’armée de l’Air chargés de l’entretien d’antennes hertziennes servant à leurs communications et à la télé, ressemble à un petit-gratte-ciel nouyorkais des années 1930, drôlement chapeauté :

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Le contraste est grand entre ces civilisations grouillantes et la nature environnante qui, dès qu’on s’écarte un tantinet, englobe l’observateur de ses solitudes immenses et caillouteuses.

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Après ces arides splendeurs, on peut s’aller promener dans la très belle plaine du Comtat Venaissin, aux allures de Toscane, qui s’étend, au sud de Vaison-la-Romaine, de Bédoin à Beaumes-de-Venise, autour de Caromb et de Crillon-le-Brave. On peut même manger un morceau dans ce joli petit village où le palace Relais & Châteaux occupe un tiers des maisons du centre, et d’où la vue offre d’un côté le Ventoux, de l’autre les Dentelles de Montmitail.

Le brave Crillon veille :

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Une fois restauré, on peut encore prendre la route qui va de Beaumes-de-Venise, où on remarque ces étonnantes excroissances rocheuses sortant des habitations :

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jusqu’à Suzette, en passant par Lafare. Là, à Lafare, on laisse la départementale pour descendre vers un ruisseau, le Vallat de Fenouillet, que l’on suit jusqu’au bout de la route, au pied des Dentelles de Montmirail :

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Les audacieux pourront s’aventurer plus avant, à pied. Pas nous.

Bises.

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d.