Ce matin, pour profiter du beau temps et de la chaleur (21 ° à l'ombre), j'ai fait une balade tout près de la maison. Tout près, mais pourtant nous n'y étions jamais allés, alors que nous aurions bien aimé voir ensemble notre Gardon comme ça.
On prend la route d'Uzès, on tourne à gauche à la Bégude de Poulon pour revenir derrière la Bégude Saint-Pierre, un hôtel installé dans un relais de poste du XVIIe. Derrière l'hôtel, on prend une petite route en impasse qui part vers le Gardon en longeant des champs au milieu desquels on peut voir la chapelle romane Saint-Pierre.

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Vue comme ça, ça va encore, mais si on tourne autour, son délabrement apparaît clairement :

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Poursuivons notre route en montant jusqu'à un terre-plein qui peut servir de parking à côté d'une citerne enterrée. Là, abandonnant l'auto, on prend ses pieds à travers des chemins, des sentiers et des sentes qui sentent bon le thym sauvage et le romarin du même métal (et en fleurs en novembre). D'ailleurs, j'en ai cueilli un peu pour mettre dans la cuisson des tomates, ce soir. Puis on voit des panoramas qui ne rendent pas en photo le dixième de leur époustouflance :

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Même notre ami Ventoux qu'on voit tout à fait bien à l’œil tout nu est ici presque indistinct, perdu microscopique derrière l'horizon au point que seuls ses connaisseurs le discernent.

En fin de compte, on rejoint un sentier qui longe la crête d'une falaise (la falaise de la Balouzière) qui domine le Gardon sur sa rive gauche, en face du Château de Saint-Privat (celui - rive droite - auquel on ne peut pas accéder, au bout du chemin qui passe sous le Pont du Gard, parce qu'il est enfermé derrière son portail, au milieu de ses terres). Le vide sous la falaise impressionne, mais les photos ne savent pas restituer ce qu'on voit. Voici les meilleures qui, comme les panoramas, ne sont que roupie de sansonnet à côté du vrai vécu (j'avais écrit "sançonnet" que je trouve plus joli, mais on n'a pas le droit), et même le château n'est guère lisible, alors qu'on le voit très bien tout le temps :

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Après avoir parcouru tout le haut de la falaise, le sentier retourne vers l'intérieur des terres en descendant dans des sous-bois dont les photos ne savent pas montrer les vibrations du soleil à travers les feuilles, ni le ciel bleu derrière les branches, ni les verts verts, les verts bleus, les verts argentés, les bruns sombres ou noirs, ni le velouté des mousses, la dureté des roches, le granité des écorces, ni les rousseurs variées.

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Et on se perd autour d'une vigne qu'il n'aurait pas fallu rejoindre. Le temps de rebrousser chemin, et c'est en nage qu'on remonte toute la pente pour retrouver la ouature.

J'espère que nous aurons l'occasion de faire cette balade ensemble, à vos prochaines venues, de façon à constater que c'est bien mieux pour de vrai.

Bises.


d.